La base commune de discussion adoptée par le Conseil national a été rédigée durant l’été. Force est de constater que les semaines écoulées, les réalités nouvelles issues de la crise du capitalisme nous obligent à nous reposer la question des choix politiques que nous aurons à faire au moment du prochain Congrès. De ce point de vue, j’aimerai soulever quatre idées pour le travail à venir.
Premièrement, la caractérisation de la période. Quel est l’élément déterminant de la situation ? A mes yeux, l’un des éléments déterminants est que le krach boursier a provoqué un krach idéologique mondial. Une page se tourne. Nous entrons dans une nouvelle phase historique. La période de domination absolu du libéralisme s’achève. A présent, ce sont les doutes, le trouble qui dominent. Une page est tournée car désormais notre job n’est plus d’ouvrir des brèches, de contester une hégémonie idéologique. Notre job est désormais d’écrire le temps des solutions.
J’y reviendrai, je crois au fond, que l’un des problèmes principaux de l’unité est aujourd’hui l’unité sur des solutions. Et cela a des conséquences importantes sur le rôle que doit jouer le PCF dans les mois et les années à venir.
Deuxième idée. Si le temps qui est devant nous est celui de l’unité sur des solutions alors la place du débat d’idée dans notre stratégie doit être revue. Au fond, la question du rassemblement, de l’unité tient d’abord à la capacité du mouvement critique à identifier dans l’avenir son action sociale ou électorale à des idées fondamentales. Cette unité, qu’elle soit populaire ou d’acteurs sociaux et politiques ne peut se décréter. Cette unité est nécessairement le fruit d’un débat politique et social. Ainsi la question n’est pas seulement de renouveler un cycle de rencontres citoyennes mais de e provoquer une confrontation de haut niveau avec tout ce que ce pays compte de forces engagées, syndicales, intellectuelles, sociales et politiques.
Troisième idée. La question européenne et mondiale. Personne ne peut croire ici qu’il soit possible du jour au lendemain de jeter les bases d’un programme commun aux forces communistes et critiques à l’échelle européenne et mondiale. Et pourtant, il le faut. L’une des données du monde actuel est l’émergence d’une communauté de destin, de peuples de plus en plus conscients d’avoir ensemble un même destin. Monnaie mondiale commune contre le dollar, transformation des institutions internationales et notamment du FMI, les prémisses d’un tel programme commun mondial existent. Alors, je crois qu’il faut en prendre l’initiative politique : donner le signal, fixer un objectif nouveau, créer les conditions d’une nouvelle étape pour les forces mondiales qui veulent sérieusement penser au-delà du capitalisme. Au fond donner le signal d’une offensive européenne et mondiale face à un libéralisme qui est à l’ordre du jour. Agir pour dés maintenant donner corps à un nouvel internationalisme.
Quatrième idée sur le rôle du Parti communiste. Il faut adapter nos objectifs, notre fonctionnement, nos buts aux enjeux de la période. Je suis pour changer, oui, en hiérarchisant nos besoins présents.
Deux pistes, évidemment non exhaustive. Un, mettre à plat radicalement les conditions dans lesquelles notre structure nationale pourrait devenir un lieu d’action, de lutte et de production d’idée de haut niveau. Si nous pensons réellement que les idées peuvent changer le monde, alors il faut s’en occuper. Et pour cela en finir avec les gueguerres et un fonctionnement national étriqué qui dans les faits ne remplit pas cette fonction. Deux. La formation, l’éducation populaire peuvent être soit une tarte à la crème de Congrès soit un outil politique nouveau. Sur ce plan, il ne s’agit pas de faire mieux mais de faire différemment. Y accorder l’attention requise, c’est penser qu’il y a là l’une des clés fondamentales de l’avenir et en tirer les conséquences.
C’est vrai, une nouvelle période s’ouvre. Nos idées gagnent un terrain immense, y compris là où on ne l’attendait pas.
Mais est-ce déjà le temps des révolutions ? Le capitalisme a-t-il dit son dernier mot ? Est-il sur le point de s’effondrer ? Il serait sans doute extrêmement imprudent de penser cela, et d’ailleurs tu ne le dis pas.
Là où tu as raison c’est qu’il faut saisir ce moment historique pour réaliser, sur le plan idéologique entre autres, les rassemblements nécessaires pour aller au-delà de la phase actuelle. De haut niveau idéologique oui.Mais ne nous leurrons pas, l’idéologie dominante a la peau très dure ! ! Cependant, il faut prendre des mesures concrètes en ce sens et le moment nous y invite.
Or, pour que le Parti Communiste en soit le noyau et l’initiateur il faut qu’il soit débarrassé définitivement de ces chipotages, ces vindictes stériles (allant parfois jusqu’à l’insulte) de nos dirigeants, de ces accusations constantes portées contre toutes les actions menées dans un passé récent, prenant souvent pour prétexte la « pureté idéologique ».
Le Parti Communiste doit être uni sur ses actions à venir.
Il faut aller de l’avant et tout de suite. La tâche est immense, car entreprendre ce grand travail de formation et d’éducation que tu mentionnes exigera lui aussi des efforts sans précédents.
Il serait très souhaitable que la Base Commune soumise à la discussion pour le 34ème Congrès intègre un nouveau chapitre ayant pour objet cette nouvelle situation nationale et internationale.
Rédigé par : Maud.H | 16 octobre 2008 à 17:06