L'assistante sociale délatrice

Depuis plusieurs jours, la presse fait état du cas d'une assistante sociale qui, ayant rencontré dans le cadre de ses missions un Sans-papier, l'a dénoncé à la police.

Cet évènement est très grave. D'abord parce que cette assistante sociale a violé le secret professionnel auquel elle était tenue. Nous ne pouvons laisser s'installer ce précédant grave : cette personne doit être sanctionnée dans les conditions prévues par le Code pénal. Imaginons en effet que demain des hommes et des femmes "Sans-papiers" commencent à avoir peur des services sociaux ou médicaux : cela aurait de graves conséquences par exemple pour l'accès aux soins de milliers d'enfants et d'adultes.

Enfin, cette banalisation de la délation -particulièrement pour une personne chargée d'une mission de service public- est très inquiétante. Jean-Paul Sartre parlait des "Salauds" en évoquant le comportement de certains Français durant la deuxième guerre : soixante ans après, vivre dans une société civilisé est plus que jamais un combat.

Le "socialisme ou la barbarie" disait Rosa Luxembourg ?

Un dernier mot sur ce cas : j'ai eu plusieurs discussions avec des copains qui s'affrontaient au sujet de la question de la poursuite pénale de cette assistante sociale. Pour ce qui me concerne, je pense qu'il est nécessaire de prendre position clairement pour la sanction dans ce cas précis : l'affaire est trop grave dans un contexte où une partie de la droite ne verrait pas d'un mauvais oeil de transformer certains agents publics en auxiliaires de la police.

Pour mémoire, le code pénal prévoit un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende pour la violation du secret professionnel.

Téléchargement de l'Article du Parisien du 30 juin 2008
L'article du Figaro

Comments

[Rédigé par : Maud.H.]

Bien sûr qu'il faut la sanctionner! Mais ne nous leurrons pas, de tels agissements sont fréquents et ceux qui militent avec des femmes immigrées savent depuis longtemps combien la visite d'une assistante sociale est redoutée par elles !!!
N'oublions pas cette mère algérienne du 144 rue de Ménilmontant, 20ème, qui, il y a une dizaine années, a mis fin à ses jours à cause de la délation d'une employée du service d'inscription scolaire de la mairie. Une manifestation avait été organisée à sa mémoire devant l'immeuble.
Toutefois, dans leur majorité les professionnels sociaux respectent le secret professionnel et apportent souvent une aide précieuse.