Les salaires sont de retour : partout ! En France avec par exemple la grève prévue ce vendredi à Monoprix, en Roumanie avec le conflit des Logan, au Vietnam où une usine sous-traitant la fabrication de chaussures Nike a été fermée pour cause de grêve.
Le diagnostic des années mondialisation est simple et connu : l'ouverture des marchés combinée avec l'explosion des moyens de transport en premier lieu maritime a provoqué une concurrence sans précédent des salariés. Bilan : un affaiblissement continu du droit des travailleurs, des salaires et un rapport de force ultra-favorable au capital à tel point que les cercles libéraux commencèrent à la fin des années '90 à s'en inquiéter sérieusement.
La situation est-elle en train de changer ?
Remarquons que la marmite mondiale est sérieusement secoué par trois évènements touchant toutes les populations à des intensités variables.
Un, l'inflation sur les produits alimentaires qui provoque de véritable émeutes dans les pays les plus pauvres notamment à Haïti ou au Burkina Faso et qui en Occident et notamment en France, grand pays agricole , est l'objet d'un mécontentement sourd et durable.
Deux, les salaires avec une augmentation des conflits salariaux offensifs et faits nouveaux leur multiplication dans les pays "émergeants" ou plutôt "émergés".
Trois, la crise des "subprime" provoque un débat dans les pays occidentaux qui déborde les questions de régulations des marchés financiers pour s'interroger dans tous les milieux -et notamment dans les milieux libéraux- sur le fonctionnement du capitalisme actuel. Notons que dans la presse économique s'expriment des points de vue discordant pointant notamment la crise de la libre circulation des capitaux et la faiblesse mondiale de l'investissement productif.
Au fond, si l'on ajoute à ces trois évènements les grandes questions d'avenir de l'énergie, de l'eau, du renouvellement du modèle agricole mondial, nous sommes face à une conjonction de problèmes qui obligent radicalement à repenser l'organisation du monde à la fois du point de vue des forces dominantes comme des forces de transformation.
Le "climat idéologique mondial", la "situation" est donc bien en train de changer : nous sommes dans une période d'inquiétude, plus personne ne se sent à l'abri et beaucoup voit qu'il y a besoin d'une rupture, que la simple poursuite des politiques actuelles mène à l'échec.
Du coup, si ces lignes sont justes, c'est-à-dire si il est vrai que la domination idéologique du libéralisme économique s'effrite, alors il est temps que la question des SOLUTIONS deviennent la grande question politique du mouvement critique et des communistes en particulier.
En temps long, si les vingt dernières années ont été des périodes de reculs et de début de renaissance d’une conscience et d’un mouvement critique, les vingt prochaines années doivent viser à son unité sur la base de solutions.
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