Un
vrai moment d'éducation populaire
Après
l'université d'été du PCF, quatre questions à Patrice Bessac,
responsable de l’équipe de formations au PCF
(www.pcf.fr/formation)
Quel
bilan tirez-vous de la deuxième édition de l'université d'été ?
Le meilleur thermomètre, ce sont les
militants. Ils étaient enthousiastes. D'ailleurs il y a un signe qui
ne trompe pas, c'est l'assiduité aux cours le matin. Les
participants faisaient la fête le soir et étaient pile poil à
l'heure pour les premiers ateliers ! Avec cette deuxième édition,
l'université s'installe peu à peu dans le paysage militant. Par
rapport à la première édition, cent personnes supplémentaires ont
participé aux travaux, en majorité de jeunes militantes et
militants. Les locaux deviennent exigus.
Vous
venez de faire un bilan "quantitatif", et sur le
"qualitatif" ?
Nous avions identifié le besoin de
développer des formations pratiques : communiquer, prendre la parole
en public, rédiger un tract, réaliser un reportage vidéo,
organiser une réunion publique... L'université d'été a été
l'occasion de "tester" des ateliers : ça a marché. Il
faut à présent une offre nationale de stages pratiques. Nous
aboutirons à de premières propositions d'ici à la fin de l'année.
En outre, l'atelier vidéo a permis de révéler des compétences qui
seront utiles pour le développement d'une web-tv. Deuxième point
fort sur les questions économiques où nous avons franchi un cap. Il
y a eu un vrai effort de pédagogie de la part des intervenants,
communistes ou pas, qui doit se poursuivre au-delà de l'université.
Nous avons un premier module dit "stage de base" qui va
tourner dans les fédérations. Pendant ce temps, nous construirons
une maquette de "stage éco" avec pour ambition de fournir
à la fois des éléments "basiques" de compréhension, nos
propositions et une ouverture aux débats les plus contemporains,
dont évidemment les questions de changements de mode de production,
d'écologie et de développement. Enfin, cette université va
contribuer à décomplexer le Parti sur l'écologie et le projet de
développement humain durable. L'équipe des formations avait déjà
organisé un stage national sur les questions écologiques. Sur
l'université, cinq ateliers étaient consacrés aux questions de
développement, d'alimentation, de climat ou encore de transport. Et
franchement, le contenu était bon ! A la lumière de ce qui s'est
passé, je pense que nous ne devons plus laisser les écolos
peinards. Entre libéralisme et écologie, entre directive de
libéralisation du rail et écologie, Dany tu dois choisir !
Certains intellectuels invités
n'étaient pas membres du PCF. Comment ont-ils réagi ?
Un tiers des intervenants n'étaient
pas membres du parti et venaient de l'université, du syndicalisme ou
du journalisme. Pour tous, il y a eu d'abord le choc de la jeunesse :
ils n'imaginaient pas autant de jeunes communistes. Ensuite, un
intervenant a résumé ce qui était je crois dans la tête de
beaucoup en disant : "Je redécouvre le bonheur de l'éducation
populaire"... Et je précise que l'intervenant en question avait
déjà participé à d'autres universités d'été de partis
politiques ! Dans le dialogue avec ces intellectuels, ce qui est
frappant c'est de constater qu'à part les organismes patronaux, plus
personne ne vient les voir ! Dans les labos d'éco, de sciences
sociales, de socio, il y a des milliers de chercheurs qui ont soif de
débats politiques. L'un deux a résumé brutalement la situation en
disant que le problème des politiques, c'est qu'ils sont devenus
analphabètes, seule la TV les obsède. Ces universitaires, ces
intellectuels ont les mêmes interrogations qu'une partie des
journalistes et du peuple. Il faut faire un pas en leur direction.
Partout où nous sommes.
Des
regrets ?
Pas de regrets mais des projets.
L'année prochaine, je souhaite qu'avec le Mouvement jeune communiste
nous puissions entamer une collaboration qui donne une vraie place au
Mouvement. De la même manière, nous discuterons très tôt avec
l'Anecr pour leur proposer un travail en commun. Il y a beaucoup de
pain sur la planche pour développer du matériel pédagogique en
amont. Dernier mot pour dire la disponibilité de l'équipe des
formations pour aider les fédérations et les sections à organiser
des formations locales.
Propos
recueillis par Gérard Streiff